Les progrès technologiques aidant, l’accent a de plus en plus été mis sur les outils TIC et la manière dont ils peuvent améliorer les pédagogies utilisées en classe par les enseignants. Au cours des dernières années toutefois, la formation des enseignants a davantage eu tendance à considérer le processus d’enseignement non seulement comme un ensemble de méthodes et de techniques, mais aussi du point de vue des enseignants qui utilisent ces méthodes. Elle a par conséquent cherché à examiner plus largement les compétences pédagogiques à perfectionner pour favoriser l’apprentissage des langues. Ces compétences peuvent se rapporter à divers domaines professionnels : connaissances, aptitudes, valeurs, etc. Elles sont essentiellement de nature didactique, mais devront également faire appel à des compétences interculturelles, sociales et linguistiques. La publication du CELV intitulée Portfolio européen pour les enseignants en langues en formation initiale (PEPELF) dresse une liste des principales compétences que les enseignants en langues doivent acquérir.
La conception de l’enseignement axée sur l’action et fondée sur les compétences, illustrée dans le PEPELF, reflète fortement la conception des langues et de l’apprentissage des langues, qui constitue le fondement tant du Cadre européen commun de référence que du Portfolio européen des langues. Les questions clés posées par l’adoption d’une orientation axée sur les compétences sont les suivantes : qu’est-ce que les utilisateurs/apprenants/enseignants doivent être en mesure de faire en vue d’optimiser l’usage, l’apprentissage et l’enseignement des langues ? L’orientation de la formation des enseignants vers les compétences s’est traduite par divers cadres qui permettent, d’une part, d’établir une classification des compétences des enseignants et, d’autre part, d’évaluer la qualité de l’enseignement des langues de manière systématique.
Si les compétences requises par les enseignants pour améliorer la maîtrise des langues étrangères de leurs apprenants restent une question centrale, cette perspective s’est assortie d’un réexamen des objectifs de l’apprentissage des langues et, par conséquent, du rôle des enseignants, suscités par des questions telles que : que signifie enseigner les langues en Europe de nos jours ? Quelle contribution les enseignants de langues peuvent-ils apporter pour favoriser le dialogue interculturel de leurs élèves ? Ces questions ont conduit à élargir la spécificité des compétences linguistiques à des domaines tels que les compétences interculturelles. Dans le même temps, l’attention croissante accordée à l’impact des changements de société sur les contextes dans lesquels les langues sont enseignées et la diversité linguistique et culturelle des classes, caractéristiques de nombreuses écoles, a conduit les chercheurs à repositionner l’enseignement des langues étrangères et à l’intégrer à l’apprentissage des langues en général. Le fait de considérer les langues comme des compétences transversales, clés de l’apprentissage de toutes les matières, rend de plus en plus évidente la nécessité de renforcer les compétences des enseignants de toutes les disciplines, pour qu’ils soient également en mesure de contribuer pleinement au développement linguistique de leurs apprenants. Il comprendra notamment le recours à l’enseignement d’une matière intégré à une langue étrangère (EMILE), l’enseignement de la langue majoritaire en tant que langue seconde, etc.
Au cours des dernières décennies, le nombre et les catégories d’apprenants qui acquièrent des langues étrangères ont augmenté, ce qui se conjugue avec une attention accrue pour les besoins de groupes spécifiques d’apprenants et, de ce fait, aux compétences spécifiques requises par leurs enseignants. Une tendance générale à introduire des langues supplémentaires, dès l’enseignement primaire voire dès le préscolaire, va de pair avec une série de compétences requises en la matière pour les enseignants. Les groupes aux besoins spécifiques comprennent ceux qui apprennent une langue étrangère en utilisant la langue des signes.
Les compétences des enseignants ont trait non seulement au fait de favoriser l’apprentissage des langues par l’enseignement, mais aussi par l’évaluation des progrès et des compétences des apprenants. Suite à la publication du CECR en 2001, la formation des enseignants a mis de plus en plus l’accent sur les compétences requises pour évaluer les progrès et les compétences de leurs apprenants.