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    What is mediation?

Qu’est-ce que la médiation ?

Quand faut-il recourir à la médiation ?

Nous faisons de la médiation lorsqu’il est nécessaire de rendre des informations accessibles à d’autres personnes (ami·es, collègues, membres de la famille, touristes, etc.) qui éprouvent des difficultés à comprendre un discours oral ou écrit dans une situation ou une autre. Nous pouvons être amené·e·s à expliquer une partie de ce qui a été dit ou écrit, à relayer un ou plusieurs messages dans une langue que la personne pour laquelle nous faisons la médiation comprend. Le·la médiateur·rice agit en tant qu’intermédiaire qui transmet les informations du texte source à quelqu’un d’autre dans une (ou plusieurs) autre(s) langue(s) ou dans la même langue, afin de combler les lacunes de communication en utilisant les stratégies de médiation appropriées (par exemple, la paraphrase).

Vous trouverez plus d'informations sur le rôle du médiateur ou de la médiatrice dans le chapitre 1 du guide pédagogique.

Quelle est la différence entre la médiation interlangues et intralangues ?

Comme nous l’indique le CECR-CV, « dans la médiation, l’utilisateur·trice/apprenant·e agit comme un·e agent·e social·e qui crée des ponts et aide à construire ou à transmettre du sens, parfois au sein de la même langue, parfois d’une langue à l’autre (médiation interlangues) ». La médiation interlangues (ou interlinguistique) désigne donc l’activité qui consiste à relayer des informations d’une langue à une autre. La médiation intralangues a lieu lorsque le relais de l’information se fait au sein d’une même langue. L’explication du contenu de graphiques et de tableaux dans la même langue est un exemple de médiation intralangues. 

Imaginons des situations dans lesquelles nous pourrions faire de la médiation dans une même langue.

Voici quelques exemples de médiation intralangues :

entre deux ami·es, dont l’un·e transmet des informations tirées d’un article de magazine lu précédemment afin d’avertir ou de conseiller l’autre sur un certain sujet, ou encore :  le cas d’un médecin expliquant les résultats d’une analyse sanguine à son·sa patient·e qui est incapable de comprendre le texte médical. 

Imaginons des situations dans lesquelles nous pourrions être médiateurs ou médiatrices entre les langues dans la vie réelle...

  • Un·e touriste s’arrête dans notre ville et nous interroge sur un concert annoncé par une affiche dans la langue locale uniquement. Nous lisons et donnons des informations au·à la touriste sur le lieu et la date du concert, ainsi que d’autres détails qu’il·elle souhaite connaître. 
  • Un·e ami·e transmet des informations tirées d’un article de magazine dans une langue étrangère afin d’avertir quelqu’un d’autre des dangers du tabac.
  • Nous regardons une vidéo dans une langue que nos parents ne comprennent pas et nous leur donnons des instructions sur la façon d’ouvrir la porte de la machine à laver lorsque le lavage est terminé.
  • Un·e passant·e demande à un·e artiste de rue d’expliquer dans une langue étrangère la signification d’un graffiti se trouvant dans la rue.
  • Nous regardons le temps qu’il fait sur notre application météo dans la langue X et conseillons à notre sœur dans la langue Y le type de vêtements qu’elle doit prendre pour son voyage.
  • Un·e camarade de classe a entendu une nouvelle chanson dans la langue X et elle nous dit de quoi il s’agit dans notre propre langue.

Peut-on enseigner ou évaluer la médiation ?

La médiation interlangues peut être enseignée et évaluée par le biais de tâches de médiation qui requièrent l’utilisation de différentes langues (c’est-à-dire la transmission d’informations d’une langue à l’autre), atténuant ainsi les écarts linguistiques et culturels dans le processus. 

Quelles compétences, aptitudes et stratégies sont-elles nécessaires ? 

Lorsque l’apprenant·e fait de la médiation, il·elle est impliqué.e dans un processus qui nécessite tout d’abord la sélection, puis le transfert d’informations d’un texte source vers un autre texte. La capacité de médiation fait référence à un certain nombre de compétences et d’aptitudes qui se manifestent par l’utilisation d’un certain nombre de stratégies (voir le chapitre 1 du guide pédagogique pour plus d'informations). Il est donc important de garder à l’esprit les points suivants :

1
Pour mener à bien une tâche de médiation, le médiateur ou la médiatrice doit faire appel à des compétences cognitives (par exemple, sélectionner, combiner, résoudre des problèmes, rappeler des informations, prédire, analyser, deviner, émettre des hypothèses, activer des compétences de pensée critique, etc.) qui lui permettront d’évaluer les informations (sources) et de sélectionner celles qui conviennent à la réalisation de la tâche ;
3
Il est également important de posséder des compétences sociolinguistiques afin de reconnaître les besoins de communication du·de la destinataire et de formuler un message adapté au contexte situationnel (par exemple, utiliser un style formel impersonnel pour écrire à un·e directeur·trice, ou un langage informel pour envoyer un courriel à un·e ami·e) ; 
2
La capacité de faire de la médiation entre les langues implique d’être compétent·e linguistiquement dans les langues concernées afin de créer un message significatif ;
4
Les tâches étant différentes, elles peuvent exiger l’activation de différentes aptitudes et compétences. Il est important de souligner à nouveau que ce sont en définitive les paramètres de la tâche (qui écrit/parle à qui et dans quel but) qui déterminent les formes linguistiques.

La médiation ne concerne pas seulement les tâches à accomplir, mais aussi la manière dont quelqu’un s’acquitte de cette tâche. L’utilisation efficace des stratégies de médiation est cruciale pour l’efficacité de la médiation. Les stratégies de médiation, qui font partie de la compétence stratégique d’une personne, sont les techniques employées pour « clarifier le sens et faciliter la compréhension » (Conseil de l’Europe, 2020 : 117), telles que la paraphrase, le résumé, le regroupement/la réorganisation des informations, le croisement des informations, la condensation ou l’expansion des messages, le mélange des significations du texte nouveau et du texte source, etc. Bien que l’apprentissage de la médiation puisse être un processus long et difficile, les stratégies de médiation peuvent être développées par des pratiques pédagogiques qui incorporent une série de tâches de médiation interlinguistique. 

Vous trouverez la liste des stratégies de médiation telles qu'elles sont présentées dans le CECR-VC au chapitre 6 du Guide pédagogique.

Médiateur/Médiatrice

La tâche du médiateur ou de la médiatrice est de combler ou de minimiser les écarts de communication entre les langues et les utilisateur·rices de langues différentes. Il·elle :


fonctionne comme un·e facilitateur·rice, un·e négociateur·rice de sens, un·e agent·e créateur·rice de sens ;

crée des significations pour une personne qui n’est pas en mesure de comprendre (pleinement) un texte dans une langue et avec laquelle elle ne partage pas forcément les mêmes expériences culturelles ou sociales ;

aide d’autres personnes à comprendre des informations écrites, parlées ou signées dans une langue ou un registre qu’elles ne parlent ou ne comprennent pas ;

est considéré·e comme une sorte de « go-between » ou d’intermédiaire entre les cultures, les langues, les discours et les textes ;

n’est pas un tiers neutre mais un·e acteur·rice social·e coresponsable de la construction et de la négociation du sens et un·e participant·e actif·ve de la rencontre communicative, chargé·e de sélectionner les informations et de les transmettre. 

Médiation interlangues (ou interlinguistique)

Nous faisons de la médiation, dans des contextes formels et informels, lorsqu’il est nécessaire de rendre l’information accessible à un·e ami·e, un·e collègue, un membre de la famille, un·e touriste, et en général aux parties qui ne saisissent pas cette information ou qui ont des difficultés à la comprendre en raison de différences linguistiques ou/et culturelles. 

La médiation interlangues :

  • implique la sélection délibérée d’informations par le médiateur ou la médiatrice à partir d’un texte source dans une langue et la transmission de ces informations dans une autre langue, dans l’intention de rapprocher des interlocuteurs·rices qui ne partagent pas la même langue ;
  • fait partie de la compétence plurilingue du médiateur ou de la médiatrice. Il·elle participe activement à deux mondes, s’appuyant sur le contenu de la langue A et façonnant de nouvelles significations dans la langue B pour les lecteur·rice·s ou les auditeur·rice·s d’un autre milieu linguistique ou culturel ;
  • implique une variété de capacités : réception (écouter et lire), production (écrire et parler), interaction ainsi que des ressources non linguistiques, comme le langage corporel, etc. ;
  • implique non seulement d’être compétent·e dans deux (ou plusieurs) langues, mais aussi d’être compétent·e dans l’utilisation des stratégies de médiation appropriées.

Nous avons demandé à notre réseau du CELV ce qu’est la médiation pour eux et voici leurs réponses !

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